Le 22 octobre 1895, le train express n° 56 arrive à la gare Montparnasse et provoque l’un des accidents ferroviaires les plus spectaculaires de l’histoire des chemins de fer français. Grâce à la photographie émergeante, l’accident a été immortalisé par plusieurs clichés.
Le train dessert la ligne de Granville à Paris. Le jour de l’accident, il part de Granville à 8h45 pour arriver normalement à 15h55 sur la voie 6 de la gare. Derrière la locomotive suivent deux fourgons à bagages, un wagon postal et dix voitures de voyageurs dont une voiture-salon occupée par la famille du gouverneur du Crédit foncier. Le train a pris un retard de dix minutes au cours de son trajet. Pour le rattraper, le conducteur Garnier et le mécanicien principal Pellerin décident d’aller à toute allure, erreur qui sera fatale…
Le train pénètre dans la gare à une vitesse d’environ 40 km/h. Ne parvenant pas à s’arrêter à temps, il dépasse l’arrêt tampon et transperce le mur de la façade surmonté d’une cloison vitrée. La locomotive bascule dans le vide et termine sa course sur la place de Rennes. Son extrémité avant s’enfonce dans le sol à l’emplacement d’une station de tramway, détruisant un kiosque-abri. L’accident se produit à 16 h, comme en témoignent les pendules de la gare, toutes figées à l’heure de l’événement.
Marie-Augustine Haguillard, marchande de journaux à la station de tramway, mère de deux enfants de 5 et 9 ans, meurt écrasée par une pierre tombée de la façade de la gare. Le mécanicien et le conducteur, projetés hors de la locomotive lors du choc, ne souffrent que de légères blessures. Quant aux passagers du train, ils sont victimes de contusions sans gravité. Ce bilan miraculeusement limité est dû au fait que les voitures de passagers sont restées au niveau de la gare.
L’enquête conclura à un dysfonctionnement du frein et à une erreur humaine. Il s’est en effet avéré que le conducteur n’a pas réagi suffisamment tôt à la défaillance du frein et n’a jamais tenté d’actionner le frein de secours.
Découvrez d’autres histoire sur Paris en prenant place à bord d’une des voitures de collection de Paris Balade pour une visite guidée insolite de la Capitale.