Paris Balade vous propose de poursuivre la balade Art déco et de découvrir encore quelques bijoux dans Paris. Pour découvrir la première partie Art déco, c’est ici. Mais avant de vous embarquer à bord de la Peugeot 404, la Lancia Flavia coupé ou la Mercedes 280 SE, nous voudrions faire une halte pour vous parler des caractéristiques du style Art déco qui a définitivement marqué le 20e siècle.
Le béton et la brique sont les matériaux favoris des architectes Art déco. La structure de la majorité des bâtiments est en béton armé. Quant à la brique, elle est largement employée. Deux couleurs dominent : le jaune paille et le rouge saturé. Les briques jaunes sont employées dans les édifices plus modestes ou pour les façades secondaires. Les briques rouges couvrent les équipements publics (écoles, instituts de recherche, piscines) et les habitations à bon marché.
Les architectes ont l’ambition de faire pénétrer le soleil dans la maison, comme le préconise alors la lutte contre le fléau de la tuberculose. Les toits sont plats, certains deviennent des solariums, des jardins, voire des terrains de sport.
Les édifices sont décorés de sculptures de femmes stylisées, de bas-reliefs géométrisés, de décors abstraits (frises, etc.) ou de motifs de fer industriel.
Le style Art déco s’inspire du monde moderne ; l’univers des paquebots de croisière est admiré et copié. Une esthétique issue des recherches pour améliorer l’aérodynamisme des trains, des voitures, des bateaux et des avions, devient à la mode.
Immeuble (13, rue des Amiraux, 75018 Paris)
Il est créé par l’architecte Henri Sauvage (1873-1932). Il s’agit d’un ensemble d’habitations à bon marché (HBM) composé de 78 logements compris entre trois rues. L’immeuble est construit en béton armé entre 1922 et 1927. Pour assurer la pénétration de la lumière dans les appartements, Henri Sauvage a une idée originale : les cinq étages supérieurs sont éclairés par un puits de lumière, tandis que les trois étages inférieurs sont occupés par une piscine de 33 m. Aujourd’hui, elle est toujours en activité. L’immeuble et la piscine font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques.
Le Pavillon suisse de la Cité universitaire (75014 Paris)
En 1933, Le Corbusier réalise pour la première fois un immeuble collectif et non plus des villas pour des clients riches. Il oppose ici une structure en forme de parallélépipède au volume concave de la cage d’escalier. Les cinq principes de l’Art déco sont scrupuleusement respectés en dépit des difficultés générées par un sous-sol truffé de carrières. Le bâtiment repose sur des pilotis. Il comprend 46 chambres individuelles, une bibliothèque, un réfectoire et un salon décoré d’une grande fresque. Les chambres, de 16 m² chacune, comportent une large fenêtre coulissante orientée plein sud donnant sur le parc de la Cité Universitaire. À l’entrée, le coin sanitaire (douche, lavabo) est séparé de la partie » repos et travail » par un meuble cloison.
Groupe scolaire (66, rue des Morillons, 75015 Paris)
Certaines écoles des années 30 sont décorées de bas-reliefs colorés. Celle du 66, rue des Morillons en est l’exemple. La frise conçue par Henri Navarre représente différentes activités des enfants. L’édifice est construit en 1934-1936. Il est l’œuvre de l’architecte Pierre Sardou à qui l’on doit aussi la Maison du Japon à la Cité universitaire.
Bureau de poste (12, rue Castex, 75004 Paris)
C’est l’œuvre de Joseph Bukiet, architecte en chef des PTT qui dessina plusieurs édifices destinés à cette administration, tant à Paris qu’en province. La façade est en brique et mosaïque d’une jolie couleur rosée. L’imposante porte d’entrée est surmontée d’un luminaire d’époque et d’un quadrillage de cabochons métalliques.
Square Sarah Bernhardt (75020 Paris)
Le square est situé sur l’emplacement de l’ancienne usine à gaz de St Mandé. Il s’étend sur 12 874 m² et fut réalisé en 1936 par Léon Azéma, co-auteur du palais de Chaillot avec Carlu et Boileau. Remarquable pour sa biodiversité, le square accueille près de 200 arbres réunissant 50 espèces différentes, des ifs taillés en cône et de somptueux massifs de fleurs annuelles ou bisannuelles.
Palais de Tokyo (13, avenue du Président Wilson, 75016 Paris)
Le palais est l’œuvre de quatre architectes qui se sont associés pour présenter le projet retenu parmi les 128 propositions du concours d’architecture. Le palais est l’un des trois édifices permanents de l’exposition internationale de 1937. Composé de deux ailes, il abrite dans l’aile ouest un centre d’art contemporain, tandis que l’aile est, propriété de la ville de Paris, accueille le musée d’art moderne de la ville de Paris. L’enveloppe externe du bâtiment est totalement construite en marbre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les sous-sols sont utilisés pour entreposer des biens juifs placés sous séquestre.