Jacques Laffite ne reviendra pas après son accident de 1986 et les deux saisons qui vont suivre seront un véritable calvaire pour Ligier. Paris Balade vous les raconte.

1987 : Divorce avec Alfa Romeo

Après son retrait en tant qu’équipe en 1985, Alfa Romeo annonce en juillet un accord de 3 ans en tant que motorise avec Ligier. Pour les bleus, c’est une aubaine après le retrait de Renault.

La nouvelle Ligier JS29 Alfa Romeo est présentée le 26 janvier au Paul Ricard sous la direction de Michel Tétu. Deux turbos Garret alimentent le moteur, le radiateur d’eau est monté dans le ponton droit, alors que celui d’huile trouve sa place dans le gauche. Le fils de Guy Ligier, Philippe s’implique dans la gestion de l’écurie au jour le jour, même si son père reste le décideur.

Coté pilotes, le retour de Didier Pironi tombe définitivement à l’eau, tout comme celui de Jacques Laffite mal remis de son grave accident de 1986. C’est donc l’Italien Piercarlo Ghinzani qui est imposé par Alfa Romeo pour seconder René Arnoux.

Les essais de pré-saison sont décevant et Arnoux craque devant la presse Italienne en déclarant : « La situation est désastreuse, le moteur a des problèmes incessants et nous ne pouvons quitter les stands. Je suis prêt à travailler, mais je ne vois que très peu de personnes d’Alfa Romeo et je ne sais rien de leurs compétences ». La bombe lachée par Arnoux est rapidement démenti par Guy Ligier qui assure avoir confiance dans l’équipe technique d’Alfa Romeo. Pourtant le mal est fait. Alfa Romeo a récemment été rachetée par le groupe Fiat. Le géant de Turin souhaite focaliser son engagement en Formule 1 avec Ferrari et cette polémique lui donne une excellente raison de mettre un terme à sa collaboration avec Ligier avant même le début de la saison.

A seulement deux semaines du début de la saison, c’est la catastrophe pour l’équipe qui se retire de la première manche au Brésil. Ghinzani qualifie Arnoux de « stupide » et Ligier se plaint de devoir payer pour une déclaration d’un de ses pilotes.

Finalement un accord est trouvé avec le préparateur Megatron qui recycle de vieux 4 cylindres Bmw. C’est non seulement le casse-tête technique pour préparer la JS29 à accueillir ce nouveau moteur mais aussi un gouffre financier pour l’écurie. Le moteur Alfa était en effet gratuit à l’inverse du Megatron.

La nouvelle Ligier JS29B est prête pour Saint Marin mais cette monoplace hybride ne sera jamais efficace. Jamais dans le top 10 en qualifications, l’écurie marque un seul point au cours de cette campagne.

En Belgique, Arnoux s’accroche au départ, et prend le mulet pour le second départ. Il termine 6ème avec Ghinzani derrière lui, pour ce qui restera la meilleure course de la saison. Les deux pilotes s’accrochent à Monaco et Tétu travaille déjà sur une nouvelle Ligier JS29C. Elle débute en France, mais Arnoux subit 4 abandons successifs à son volant. Ghinzani roule 5ème en Allemagne avant d’abandonner sur casse moteur. La saison sera marquée par de nombreux accidents et Ghinzani se retire sur 4 des 5 dernières courses. Ligier termine piteusement 11ème au classement constructeurs.

Statistiques 1987

Classement pilote : René Arnoux 19ème 1 point / Piercarlo Ghinzani non classé

Classement constructeur : 11ème 1 point

Meilleur résultat : 6ème (Belgique par Arnoux)

Meilleure qualification : 12ème (Allemagne par Arnoux)

1988 : La pire saison de Ligier

L’année 1988 sera un total désastre. Un moteur atmosphérique Judd V8 est utilisé après le fiasco Alfa Romeo. La nouvelle Ligier JS31 de Michel Tétu est présentée le 8 mars 1988 à Paris. Très basse et longue, le réservoir d’essence est séparé en deux parties de part et d’autre des pieds du pilote. « Ce sera certainement une voiture difficile à développer » déclare Tétu aux essais de pré-saison. Il aura malheureusement raison.

René Arnoux garde sa place et est associé au Suédois Stefan Johannson qui sort de 3 saisons avec Ferrari et Mclaren. Il termine dernier au Brésil avec une voiture inconduisible. A Imola, les deux pilotes sont incapables de se qualifier. L’équipe pense même à reprendre la Ligier JS29 de la saison précédente avant de se raviser. Les 4 courses suivantes n’offrent qu’une 10ème place à Johansson au Mexique (à 4 tours du leader).

Le Grand Prix de France est le summum de la honte avec une double non qualification. Arnoux se « distingue » en accrochant Prost en qualifications ou le leader le course Berger en Australie. Il ne fera mieux qu’une 10ème place à Estoril. Michel Tétu quitte l’écurie après le Grand Prix d’Angleterre, tout comme Claude Gallopin. Une version B de la Ligier JS31 sera étudiée mais ne courra pas. La saison, déjà chaotique, est aussi marquée par le déménagement de l’équipe de Vichy à Magny-Cours en juin.

Finalement, pour la première fois depuis 1983, la Ligier JS31 ne marque aucun point au championnat malgré un duo de pilotes, qui sur le papier était l’un des meilleurs de l’histoire de l’écurie. Arnoux se consolera en s’étant montré 12 fois sur 16 plus rapide que Johansson en qualifications.

Statistiques 1988

Classement pilote : René Arnoux non classé / Stefan Johansson non classé

Classement constructeur : non classé

Meilleur résultat : 9ème (Brésil par Johansson)

Meilleure qualification : 17ème (Allemagne, Belgique par Arnoux)

Retrouvez l’histoire de Ligier dans nos précédents épisodes:

Episode 1 : les débuts.

Episode 2 : la première victoire.

Episode 3 : un prétendant au titre.

Episode 4 : grandeur et décadence

Episode 5 : les années noires

Episode 6 : le retour de Jacques Laffite

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