Paris Balade vous raconte un nouvel épisode l’histoire de Ligier en Formule 1 avec les saisons 1993 et 1994 marquées par le retour des podium, le rachat par Flavio Briatore et une Liger JS39 fiable.

1993 : Deux anglais chez les bleus et le retour sur le podium

Pour cette nouvelle saison 1993, Ligier mise tout sur l’Angleterre. Coté technique, c’est John Davis qui est le directeur technique. Bien que dépourvue de suspension active la Ligier JS39 est une monoplace conventionnelle. Fiable et avec l’avantage du V10 Renault, elle est sans doute la Ligier la plus réussie des années 90.

Coté pilotes, Boutsen et Comas sont partis et ce sont deux Britanniques qui les remplacent. Martin Brundle sort d’une belle saison chez Benetton où il n’a pas démérité face au jeune prodige Schumacher. Il est associé à l’espoir Mark Blundell. Ce dernier a conduit pour Brabham en 1991 et était pilote essayeur chez Mclaren en 1992. C’est la première fois de l’historie de Ligier qu’aucun pilote Français n’est aligné.

La saison commence très fort en Afrique du Sud. Qualifié 8ème, Blundell y effetue une course solide et profite des abandons pour signer une superbe 3ème place. Le premier podium de Ligier depuis 1986 ! Blundell confirme au Brésil où il passe entre les gouttes et termine 5ème.

Un double abandon à Donington est suivi d’une nouvelle superbe course à Imola. Cette fois c’est Brundle qui s’offre la 3ème place alors que son coéquippier sort de la piste. En Espagne, Blundell termine à une frustrante 7ème place alors que Brundle marque le point de la 6ème place à Monaco. Une course où il aurait pu prétendre au podium avant de s’accrocher. Brundle signe deux 5ème place de suite au Canada et en France. A Magny-Cours, ce résultat est décevant car les deux Ligier monopolisaient la 2ème ligne sur la grille.

C’est en Allemagne, après une course à élimination que Mark Blundell signe le 3ème podium de la saison terminant derrière Prost et Patrese. Brundle est à nouveau 5ème sur le tourniquet de l’Hungaroring.

La suite de la saison sera pourtant plus discrète et ponctuée par deux 6ème places pour Brundle au Portugal et en Australie. Pour les deux dernières courses, la voiture de Brundle sera superbement décoré par Hugo Pratt.

Finalement l’écurie signe sa meilleure saison depuis bien longtemps en terminant 5ème au championnat constructeur. La Ligier JS39 aura permis aux bleus de retrouver les podiums. Martin Brundle aura confirmé sa réputation d’excellent finisseur alors que Blundell, bien que rapide en qualifications se montra parfois trop impétueux avec quelques sorties de piste mémorables. Le bilan demeurant positif, mais en fin d’année, Cyril De Rouvre, le nouveau propriétaire de l’écurie connait des problèmes judiciaires qui l’obligeront à revendre l’équipe à Flavio Britore.

Statistiques 1993

Classement pilote : Martin Brundle 7ème 13 points / Mark Blundell 10ème 10 points

Classement constructeur : 5ème 23 points

Meilleur résultat : 3ème (Afrique du Sud et Allemagne par Blundell, Saint-Marin par Brundle)

Meilleure qualification : 3ème (France par Brundle)

1994 : Hockenheim et puis c’est tout

Si Flavio Briatore a racheté Ligier c’est surtout pour profiter de leur contrat avec Renault qu’il souhaite transférer à Benetton pour la saison 1995. L’équipe Ligier se prépare donc à une nouvelle année de transition. La Ligier JS39 est reconduite dans une version B présentant peu de modifications avec la saison précédente, faute de moyens. Bien que fiable, la voiture ne sera jamais suffisamment rapide pour jouer les points à la régulière.

Coté pilotes, l’espoir Olivier Panis, champion de F3000 en 1993, est associé à Eric Bernard. Ce dernier est un ancien espoir dont la carrière chez Larrousse a été brutalement interrompue par un grave accident au Japon en 1991. Il retrouve donc la Formule 1 après 2 saisons d’absence.

Dès le Brésil, les Ligier ne sont pas dans le coup, qualifiées 19ème et 20ème, Panis termine 11ème alors que Bernard est pris dans un accident avec Irvine, Brundle et Verstappen. Souvent qualifiées en fond de grille, la JS39B ne brille que par sa fiabilité. Panis termine deux fois 9ème (Pacifique et Monaco) alors que Bernard ne peut faire mieux que 10ème sur les 4 première manches.

En Espagne, Panis devance Bernard en 7ème et 8ème place, aux portes des points. A Magny-Cours, ce sera le seul double abandon de la saison malgré une encourageante 13ème de Panis en qualifications. A Silverstone, les Ligier sont loin en 12ème et 13ème place.

La saison sera sauvée par le Grand Prix d’Allemagne. Un accrochage monstre élimine de nombreuses voitures au départ. Schumacher et Alesi abandonnent également sur problèmes mécaniques. La régularité et la fiabilité de Ligier payent et Panis et Bernard réalisent une incroyable arrivée en 2ème et 3ème place alors que seuls 8 voitures sont à l’arrivée. L’euphorie chez les Bleus est incroyable et le podium est fêté comme une victoire. Panis confirme en Hongrie en terminant 6ème. Deux 7ème place suivent pour Bernard (Italie) et Panis (Belgique). Après le Portugal, Eric Bernard est limogé et se voit remplacé par Johnny Herbert. Ce dernier signe une belle 7ème place en qualifications devant Panis et les deux Ligier terminent 8ème et 9ème à Jerez.

Parti chez Benetton après Jerez, Herbert est remplacé par Franck Lagorce, le pilote d’essai. Il se qualifie à chaque fois 20ème et termine 11ème en Australie pour la dernière manche. Olivier Panis y termine joliment la saison en terminant 5ème.

Olivier Panis aura signé une belle première saison en Formule 1, en terminant 15 courses sur 16 et réalisant les meilleures performances de l’écurie. Ligier achève la saison 6ème chez les constructeurs et devra se passer du moteur Renault pour l’avenir.

Statistiques 1994

Classement pilote : Olivier Panis 11ème 9 points / Eric Bernard 18ème 4 points

Classement constructeur : 6ème 13 points

Meilleur résultat : 2ème (Allemagne par Panis)

Meilleure qualification : 6ème (Italie par Panis)

Découvrez les autres épisodes de cette série:

Episode 1 : les débuts.

Episode 2 : la première victoire.

Episode 3 : un prétendant au titre.

Episode 4 : grandeur et décadence

Episode 5 : les années noires

Episode 6 : le retour de Jacques Laffite

Episode 7 : le fond de grille

Episode 8 : les années de transition

Episode 9 : espoirs déçus

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